Imaginez une petite route venant de la mer qui serpente et s'enfonce dans les terres. Le maquis se fait plus dense et soudain, on aperçoit une multitude de dômes de couleur ocre. En s'approchant, on commence à distinguer la roche et ses formes : des fissures, des dalles et des murs troués comme un gruyère (les fameux tafoni). Un lichen jaune fluo vient recouvrir certains murs.
On entre dans le pays des aiguilles de Bavella, site vaste et exigeant. On y trouve de tout et de tous niveaux : de la couenne, des grandes voies équipées et, ce qui nous intéresse, des grandes voies pas ou peu équipées. Ici comme à la montagne, on vient y chercher une bonne dose d'aventure. Chaque jour, il faut tout d'abord trouver son chemin dans le maquis, puis son itinéraire dans des topos parfois obscurs et enfin s'accoutumer au style local : l'adhérence sur des dalles lisses est à l'honneur, tout comme les coincements dans les fissures. Heureusement, une fois le sommet atteint, on peut admirer une vue sur l'intérieur du massif et ses incroyables possibilités, et la mer parfois !
Ces aiguilles recèlent de nombreuses pépites d'escalade, notamment le Dos de l'éléphant, voie la plus réputée de Corse : une succession de 6a en dalle si peu prisus qu'il ne faudrait pas que la paroi soit plus raide.
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